Les résultats du Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux (SAFF) de 2024 révèlent une pression grandissante sur les fonctionnaires, qui doivent faire plus avec moins dans un contexte de suppressions de postes et d’incertitude persistante. Les fonctionnaires se disent à bout de souffle, et les données recueillies auprès de plus de 186 000 personnes confirment que peu de progrès ont été réalisés pour remédier aux problèmes systémiques déjà signalés.
Le sondage met en lumière plusieurs problèmes majeurs : surcharge de travail, dégradation des conditions dans les bureaux, discrimination persistante, frustrations liées au système de paye Phénix et détérioration de l’équilibre travail-vie personnelle.
Principaux constats
Problèmes de paye : Une personne sur cinq (22 %) est toujours touchée par les problèmes liés au système de paye Phénix, qui perdurent depuis bientôt dix ans. De plus, 62 % des travailleuses et travailleurs sondés se demandent si leur paye est traitée correctement. Autrement dit, l’incertitude entourant le versement juste et à temps de la paye reste une source d’anxiété chronique pour la majorité des fonctionnaires fédéraux.
Racisme et discrimination : Les personnes noires, autochtones et racisées demeurent disproportionnellement touchées par la discrimination et les barrières systémiques au sein de la fonction publique.
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Seulement 54 % des personnes racisées sentent qu’elles peuvent parler du racisme au travail sans craindre de représailles. Pour les personnes noires et arabes, les proportions tombent à 45 % et à 50 %, respectivement.
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Seize pour cent (16 %) des personnes autochtones sondées disent avoir été victimes de discrimination au travail au cours des 12 derniers mois, contre seulement 9 % des répondantes et répondants non autochtones. Ce taux est en progression constante depuis quelques années.
Stress et anxiété en milieu de travail : Pour près de la moitié des personnes sondées, le manque de main-d’œuvre par rapport au travail à accomplir est un facteur de stress professionnel. Les suppressions de postes ne feront qu’empirer la situation pour les fonctionnaires fédéraux déjà surchargés.
Avancement professionnel : La proportion de personnes estimant avoir des perspectives de progression de carrière au sein de leur ministère ou organisme a diminué de 7 % depuis 2022. Le recours accru à des consultants externes – à prix d’or, l’adoption grandissante de l’intelligence artificielle et la rareté des occasions de perfectionnement pour les fonctionnaires d’expérience contribuent à alourdir la charge de travail du personnel, ce qui se répercute sur l’efficacité et la rapidité des services à la population.
Télétravail : Depuis des années, les fonctionnaires déplorent de devoir travailler dans des espaces inadéquats, souvent pleins à craquer et mal aménagés. Plus de 85 % des personnes sondées ont indiqué qu’elles seraient probablement mieux outillées pour s’acquitter de leurs tâches si elles faisaient du télétravail à temps plein.
Plutôt que de soutenir les fonctionnaires, le gouvernement fédéral a supprimé des milliers de bons emplois en procédant à des réaménagements des effectifs, minant du même coup les services sur lesquels compte la population. Si le premier ministre Carney et son gouvernement souhaitent bâtir un Canada plus fort, ils doivent investir dans les services publics et les fonctionnaires qui assurent la bonne marche du pays.
On ne construit pas une fonction publique forte en épuisant son personnel, mais en le respectant et en lui donnant les moyens de réussir. Réduire ou plafonner les effectifs de la fonction publique ne fera qu’aggraver bon nombre des problèmes mis en lumière par le sondage, notamment le surmenage, le stress, l’épuisement professionnel, la détérioration de la santé mentale des fonctionnaires et leur incapacité de répondre aux besoins de la population.
Ces problèmes persistants seront au cœur des négociations avec le Conseil du Trésor pour défendre les droits de plus de 120 000 fonctionnaires fédéraux au cours des prochains mois.
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